Augusto Monterroso "La Lettre e" (Passage du Nord/Ouest) (Chronic'art#56)
Décrit par Vila-Matas comme un « écrivain de mouches », le peu prolixe Augusto Monterroso est passé à la postérité pour avoir écrit la nouvelle la plus courte de la langue espagnole. Artisan d’une métafiction presque pudibonde, l’auteur du fabuleusement nommé Œuvres complètes (et autres contes) tenait également un étonnant journal où fragments autobiographiques et abyssaux aphorismes sur la littérature infinie en son dedans font des échos bruyants à sa fiction. Dans ce précieux volume rédigé entre 1982 et 1985, le guatémaltèque évoque ou admoneste avec un humour très fin et une nostalgie troublante (l’impression prégnante que la littérature est déjà terminée) ses maîtres Sterne et Cervantès, ses amis Calvino ou Cortazar, et son amour des palindromes. Bourré à craquer de pépites sur le public, les auteurs ou les dictionnaires, c’est un coffre aux trésors à lire et relire tant que la vie le permet.
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